En octobre 2022, la vie d’Awa, âgée de 29 ans, a pris un tournant critique lorsque son corps a commencé à gonfler de manière alarmante, un symptôme médical connu sous le nom d’anasarque. Alerté par cette situation préoccupante, un proche d’Awa m’a contacté, me poussant à intervenir immédiatement pour aider cette jeune femme dont la famille, faute de moyens, n’avait pas pu accéder à des soins médicaux appropriés.

Initialement, faute de ressources, la famille d’Awa avait opté pour des traitements de médecine traditionnelle, retardant ainsi l’accès à un diagnostic et à un traitement médical efficace. Ce n’est qu’après notre prise de contact que j’ai orienté la famille vers le CHN Ahmadoul Khadim de Touba, où Awa a été admise et prise en charge sans délai.

Les premières analyses ont rapidement mis en lumière de sérieux problèmes rénaux. Suite à cela, elle a été hospitalisée pour une période plus approfondie de diagnostics et de soins. La situation était plus grave que prévu : non seulement ses reins étaient affectés, mais son cœur l’était également. Le coût de son hospitalisation s’élevait à 10 000 francs par jour, un montant prohibitif pour sa famille, accumulant une facture totale de 150 000 francs au bout de 15 jours. Compte non tenu des analyses qui avoisinaient 500 000 fr au total.

Le 15 novembre 2022, après une série exhaustive d’analyses et de tests, les médecins ont posé un diagnostic de péricardite. Cette hospitalisation opportune, bien que coûteuse, a sans aucun doute sauvé la vie d’Awa. À ce jour, nous avons reçu des nouvelles rassurantes : son état de santé s’améliore et elle suit rigoureusement son traitement.

L’histoire d’Awa offre plusieurs enseignements importants en matière de santé publique, de soins médicaux et de solidarité sociale :

Accès aux soins de santé :

Ce cas souligne l’importance cruciale de l’accès aux soins de santé pour tous. La famille d’Awa, en raison de contraintes financières, n’a pas pu accéder immédiatement à des soins médicaux adaptés, ce qui a initialement aggravé son état. Cela rappelle l’importance de systèmes de santé accessibles et abordables pour prévenir les complications graves.

Sensibilisation et éducation sanitaire :

L’expérience d’Awa illustre le besoin d’une meilleure éducation sanitaire au sein des communautés. La connaissance des symptômes et des implications de certaines conditions médicales peut encourager une prise en charge plus rapide et plus efficace, réduisant ainsi le risque de complications.

Importance du diagnostic précoce :

Le retard dans le diagnostic et le traitement de la condition d’Awa montre comment un diagnostic précoce est vital. Un diagnostic et un traitement précoces peuvent souvent améliorer considérablement les résultats de santé et minimiser les traitements plus lourds et plus coûteux nécessaires plus tard.

Le rôle de la solidarité communautaire :

La collecte de fonds pour Awa met en lumière le rôle essentiel que la solidarité et le soutien communautaire jouent dans les situations de crise. Cela montre comment, face aux défis, les communautés peuvent s’unir pour soutenir leurs membres les plus vulnérables.

Limites de la médecine traditionnelle :

Dans le cas d’Awa, la dépendance initiale à la médecine traditionnelle sans supervision médicale a retardé l’accès à des traitements appropriés. Cela met en évidence la nécessité de combiner respect pour les pratiques traditionnelles avec l’accès à des conseils médicaux professionnels.

Impact financier des maladies :

Les coûts associés au traitement médical d’Awa montrent combien les maladies graves peuvent avoir un impact financier dévastateur sur les familles à faible revenu. Cela appelle à un soutien financier plus structuré et à des assurances ou des aides publiques pour alléger ce fardeau.

Ce cas nous invite donc à réfléchir sur la manière dont les systèmes de santé peuvent être améliorés et comment chaque individu au sein d’une communauté peut contribuer à un environnement plus sain et plus solidaire.

MAMADOU MANSOUR DIOP